jeudi 28 février 2013

Aujourd'hui, tout est permis


Que ce lui qui ne s’est jamais extasié devant un paysage d’hiver me jette la première boule de neige!

Avouez que vous avez aimé le décor en vous levant ce matin? Non? Allez, cessez de bouder votre plaisir. En tout cas, en ce qui me concerne, je n’ai pas pu faire comme si Dame Nature n’avait pas réussi à m’impressionner. D’autant plus que j’avais les exclamations de Raph pour ajouter à l’engouement. Pendant les trois minutes que durent le trajet de la maison à l’école, j’ai tout entendu : « Wow, c’est beau, ayoye, malade, incroyable… ». L’ambiace enchateresse a même apporté une nuance poétique à ses propos : « Regarde maman, tout est blanc. Même le ciel est couleur neige! ». 

Cette simple exclamation a donné le ton à ma journée. J’étais tout à coup emplie de positivisme. J’allais passer une belle journée et lui donner la couleur que j’entendais. De plus, je me suis permise de ne pas culpabiliser même si j’ai décidé de faire l’école buissonnière à ma course prévue ce soir. Ce dont j’ai envie et surtout besoin, c’est de relaxer avec une bonne bouteille de vin et mon amoureux. On a bien le droit de dévier de sa trajectoire de temps en temps. Faites-en autant vous aussi, vous avez la permission aujourd’hui. Après tout, c’est le dernier jour du mois de février et, surtout, le ciel est couleur neige.

jeudi 21 février 2013

Passe-moi la puck...


Raph pèse à peine 60 livres mouillé. Cela ne l’empêche pas pour autant d’être téméraire. L’été dernier au parc aquatique, il a essayé toutes les glissades. Quand je vous dis toutes, c’est toutes. J’ai même pas voulu regarder quand il a fait la glissade extrême. J’étais sûre qu’il allait pogner dans le vent et qu’il s’envolerait. Il faut dire qu’il a un mentor. Sauf que ce dernier fait plus que trois fois son poids. Mais, Raph veut toujours faire comme lui. Ou, comme ses idoles du sport. 

Sauf que lorsque ces derniers disputent des matchs, ils portent un bon équipement. Détail que Raph a négligé de prendre en considération dimanche dernier lorsque nous sommes allés jouer une partie de hockey amicale avec son oncle, sa cousine, son mentor et moi. Celui que je me plais à appeler son mentor, c’est mon amoureux. Et, le slapt shot de mon amoureux est assez puissant. Surtout pour le petit genou de Raph. Mais, il a voulu jouer au héros sur la patinoire et il s’est jeté de tout son long devant la rondelle dans l’espoir de nous impressionner avec son super arrêt. Débandade totale! Raph a plutôt hurlé de douleur au moment de l’impact. Quant à moi, mon cœur a fait  trois tours. J’étais certaine que Raph venait de se briser en deux. 

Dire que je ne suis pas au bout de mes peines. Mon héros veut absolument jouer au hockey dans une ligue en septembre prochain. Je songe déjà à lui faire porter l’équipement en double. Croyez-vous que ce soit trop, deux paires de jambières?

lundi 11 février 2013

Cours Raph cours!


Raph court depuis qu’il est poupon. Déjà, dans son lit de bébé, il agitait les jambes plus vite que son ombre. Si bien qu’il m’est arrivée de craindre qu’il ne s’éjecte tel un pilote d’avion en situation d’urgence. C’est plutôt surprennant pour un garçon qui n’a jamais été un exemple d’adresse: Il lui est arrivé si souvent de se prendre les pieds dans les fleurs du tapis… Que nous n’avions pas!

Il faut dire qu’il n’a pas de chance, ce cher Raph. Par exemple, l’autre soir il s’est inséré un morceau de vitre gros comme une tête d’épingle dans le talon. De tous les mètres carrés que font la maison, il a trouvé le moyen de marcher là exactement où il ne fallait pas. Pourtant, cet éclat de verre devait être sur le plancher depuis Noël. Vestige du dernier dégât provoqué par, et oui vous l’aurez deviné, Raph! Une autre preuve que Raph est maladroit, il est déjà passé au-travers une fenêtre. Voilà pourquoi à la maison, nous l’avons surnommé, Raph la gaffe!

L’autre jour, il a voulu savoir ce que signifait le mot chef-d’œuvre. Je lui ai expliqué qu’il s’agissait de quelque chose de grand, unique, exceptionnel, remarquable, voire incroyable. Ce à quoi il a rétorqué : «Alors on peut dire que je suis un chef-d’œuvre de la gaffe? ». Il a de l’humour mon Raph. Certes, nous nous jouons de sa maladresse, mais on ne peut en faire autant à propos de sa rapidité. Raph, c’est un guépard. Hier, nous en avons eu la preuve irréfutable grâce à la performance impressionnante qu’il a donnée lors de la compétition d’athlétisme à laquelle il participait avec son école.

Mon cœur de maman s’est emballé tandis que tous ses copains l’encourageaient en clamant : « Wow, c’est notre gazelle qui court! ». Et, pour courir il a couru, devançant les autres concurrents haut la main. Malheureusement, cela n’a pas été suffisant pour récolter une médaille en finale, lui qui a dû se mesurer à des petits copains de race noire qui, on doit l’admettre, ont la course dans les gènes.    

On ne se décourage pas pour autant. Je suis certaine que Raph est voué à une belle « carrière » de coureur en herbe. Avec un peu d’entraînement, il l’aura sa médaille. Allez, cours Raph cours! 

jeudi 7 février 2013

Comment va ta vie?


En janvier, un petit vent frisquet a soufflé sur la maisonnée. Comme les enfants sont de véritables petites éponges, Raph n’a pas manqué de s’en rendre compte. Pourtant, j’ai pris soin de le mettre à l’abri. Mais, les enfants c’est comme ça. Ils ont du flair. Ils ressentent les choses. Et, ils ont cette maturité surprenante d’en saisir leur subtilité. Je m’en vois impressionnée. Dernièrement, Raph a pris des nouvelles de moi :

- Est-ce que ça va en ce moment, maman?
- Oui, mon amour 
- T'es sûre?
- Oui, ne t'inquiète pas
-    
            J’ai menti. À vrai dire, j’ai filé un mauvais coton. Si bien que j’ai le sentiment d’avoir négligé fiston. C’est bien égoïste de ma part, car il s’est inquiété pour moi. J’aurais pu aussi prendre la peine de lui demander comment elle va sa vie, à lui? Je vais me reprendre ici, maintenant en préparant ma liste de questions:

      - Comment vont tes récréations 
      - Et tes conjugaisons?
      - Tes réunions de Scouts, ça va?
-    - As-tu aimé ta dernière sortie avec l'école?
      - As-tu de nouveaux copains?
  

Ce topo ne ressemble en rien aux fins de mois qui arrivent trop vite, aux tourments amoureux, aux clients importants et aux responsabilités d’adulte. Ces petites réalités peuvent sembler banales, mais ce sont ces dernières qui composent le monde de mon Raph. Aurais-je tendance à les banaliser? Pas vraiment, mais quand ça ne va pas, j’avoue qu’il m’arrive de les oublier. 

Pourtant, ma vie et mes problèmes n’ont pas plus de valeur que ceux de mon fils. En tant qu’adulte, aurions-nous la fâcheuse habitude de mettre un peu trop d'ombre autour de nous quand nous sommes troublés? Ce soir, en rentrant à la maison, demandons à nos enfants comment va leur vie. Une petite question qui risque de faire tellement de bien.