En janvier, un petit vent frisquet a soufflé sur la
maisonnée. Comme les enfants sont de véritables petites éponges, Raph n’a pas
manqué de s’en rendre compte. Pourtant, j’ai pris soin de le mettre à l’abri. Mais,
les enfants c’est comme ça. Ils ont du flair. Ils ressentent les choses. Et,
ils ont cette maturité surprenante d’en saisir leur subtilité. Je m’en vois
impressionnée. Dernièrement, Raph a pris des nouvelles de
moi :
- Est-ce que ça va en ce moment, maman?
- Oui, mon amour
- T'es sûre?
- Oui, ne t'inquiète pas
-
J’ai menti. À vrai dire, j’ai filé un mauvais coton. Si bien
que j’ai le sentiment d’avoir négligé fiston. C’est bien égoïste de ma part,
car il s’est inquiété pour moi. J’aurais pu aussi prendre la peine de lui
demander comment elle va sa vie, à lui? Je vais me reprendre ici, maintenant en
préparant ma liste de questions:
- Comment vont tes récréations
- Et tes conjugaisons?
- Tes réunions de Scouts, ça va?
- - As-tu aimé ta dernière sortie avec l'école?
- As-tu de nouveaux copains?
Ce topo ne ressemble en rien aux fins de mois qui arrivent
trop vite, aux tourments amoureux, aux clients importants et aux
responsabilités d’adulte. Ces petites réalités peuvent sembler banales, mais ce
sont ces dernières qui composent le monde de mon Raph. Aurais-je tendance à les
banaliser? Pas vraiment, mais quand ça ne va pas, j’avoue qu’il m’arrive de
les oublier.
Pourtant, ma vie et mes problèmes n’ont pas plus de valeur que ceux
de mon fils. En tant qu’adulte, aurions-nous la fâcheuse habitude de mettre un peu trop d'ombre autour de nous quand nous sommes troublés? Ce soir, en rentrant à la maison, demandons à nos
enfants comment va leur vie. Une petite question qui risque de faire tellement de bien.
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