Une photo de la côte Amalfitaine postée sur
Facebook par un bel après-midi de juin. L’envie de s’y retrouver là,
maintenant. Le commentaire d’une personne qu’on n’a plus vue depuis très
longtemps. Un petit échange sympathique. Le temps d’un instant, le renouement. Puis, une réflexion : Le temps passe. Les gens aussi.
Ça fait un petit bout de temps que je
néglige Le Monde Selon Raph. Pas que je n’avais rien à raconter, mais peut-être
ne savais-je tout simplement pas par où commencer.
Puis, voilà, une inspiration soudaine.
La semaine dernière, un des frères de ma
maman est décédé. Ça devait bien faire plus de vingt ans que je ne l’avais pas
revu. Elle non plus d’ailleurs. Il menait sa petite vie, tout simplement. J’ai
quand même eu la délicatesse de me présenter au salon funéraire pour lui dire
un dernier au-revoir. Ce n’est pas parce qu’on ne se voit plus qu’on s’oublie.
C’est drôle, car beaucoup d'aspects de ma vie
tournent autour des relations en ce moment : L’éloignement, les
rapprochements, les retrouvailles, les pertes. Pour Raph, les relations
humaines sont fascinantes. En fait, il est en plein apprentissage de leur
signification, des blessures qu’elles engendrent, du bonheur qu’elles
apportent.
Ça lui a paru étrange quand je lui ai dit que je n’ai pas pleuré en apprenant le décès de mon oncle. Il a voulu être rassuré :
- Mais, t’es quand même un peu
déçue qu’il soit mort, non?
- Oui, c’est sûr, mais ce n’était
pas une personne très proche de maman.
Dans son monde a lui, il croyait que la
mort entraînait forcément les larmes et la peine. Il faut dire que c’est à peu
près tout ce qu’il sait sur elle. Quand son papi est décédé l’été dernier, on
en a versé des larmes.
Les relations humaines sont étonnantes. Chacun fait son
bout de chemin. Parfois, on côtoie des gens très intensément pendant une
certaine période et soudain, plus rien. Avec d’autres personnes on se lie
d’amitié avec une facilité déconcertante. Avec d’autres, on se délie avec
beaucoup trop de naturel. Comme si leur passage n’avait en fait servi à rien.
Et, pourtant, rien n’est vain. Du moins, en ce qui concerne les relations.
Ceci dit, à moi aussi tu me manques, Jean.
Il y a si longtemps qu’on n’a pas déconnés ensemble. Il y a si longtemps que je
n’ai pas pleuré ma vie sur ton épaule. Il y a si longtemps qu’on ne s’est pas
attardé à l’essentiel, soit le partage humain. Merci pour ta visite inopinée sur
mon mur. Comme tu l’as si souvent fait du temps que tu étais mon patron et moi
ta rédactrice, tu m’as inspiré ce billet.
Comme tu peux voir, je vais bien. Et
toi, qu’est-ce que tu deviens?
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