Si je me fie à ce qu’on dit, Raph serait de
la génération Y. Bon, d’ici à ce qu’il ait atteint l’âge de maturité, une
nouvelle génération aura probablement émergée. Je prends de l’avance pour vous
présenter la génération Bip. En fait, le terme approprié est shit, mais comme c’est un mauvais mot
(Comme dirait mon fils), tenons-nous en au Bip, pour la censure.
Pourquoi la génération Bip? J’ai remarqué
que le mauvais mot est surutilisé par la jeunesse d’aujourd’hui. Le week-end
dernier, un ami à mon fils est venu passer la journée avec lui à la maison. Le
dit ami a dû prononcer le mauvais mot 20 fois dans la journée. Ça, c’est sans
parler de son autre copain qui truffe son discours de shit. On repassera pour l’élégance.
C’est quoi la génération Bip? Elle regroupe
des personnes nées approximativement il n’y a pas si longtemps. Cette
génération a grandi à l’ère de l’instantanéité, ce qui la rend royalement
impatiente. Lorsqu’elle est contrariée, elle lâche un: « Ben là! ».
Même cri lorsqu’elle est confrontée à l’autorité parentale. Elle a tendance à
dénoncer n’importe quoi, n’ayant pas encore compris ce qu’est une réelle
injustice. Or, la génération Bip réplique avec un impertinent « C’est
pas juste! » quand vous lui dites : d’aller au lit, de manger ses
légumes, de brosser ses dents, de ramasser ses jouets, de prendre un bain, etc,
etc. N’est-ce pas là de grandes injustices? Shit,
mettez-en!
La génération Bip s’ennuie à mourir.
Pourtant, elle a tout pour s’amuser, mais ayant été stimulée de parts et d’autres depuis
toujours, c’est ça qui est ça. Ainsi, un après-midi de jeux ressemble à
ceci : Jouer au soccer dehors cinq minutes. Rentrer et faire une mini
partie de hockey au Xbox. Retourner à l’extérieur et faire deux tours de
trottinette autour du pâté de maisons. Re-rentrer et faire un combat de
figurines pour finalement trouver ça poche. Re-retourner dehors et narguer les
petites voisines le temps de les faire chialer : « Shit, sont ben bébées! ». Re-re-rentrer
pour boire du jus en arborant un air insatisfait parce que
du-lait-au-chocolat-ç’aurait-été-ben- meilleur et t’aurais-pu-en-acheter-à-l’épicerie-franchement-maman.
Re-re-retourner dehors et re-re-re-rentrer sur le champ. Juste de même. Parce
qu’on a rien à faire. Parce qu’on s’ennuie.
Mais, il ne faut pas lui en vouloir à la
génération Bip. Elle a des parents hyperactifs. Ces derniers élaborent des
horaires de Président à leurs enfants, histoire qu’ils ne se tournent jamais
les pouces. Tout d’un coup que ça les rendraient malades de devoir faire preuve
de créativité pour occuper leurs temps libres. Tout d’un coup qu’ils
deviendraient des mauvais citoyens sans but et sans avenir parce qu’ils n’ont
pas suivi de cours de patins, de natation, de guitare et de théâââtre. Tout
d’un coup…
« Le plus fort c’est mon père »
est une forme de provocation qu’on utilisait à l’époque des parents de la
génération Bip. Pour se baver, les Bip, eux, se défient à grands coups
de : « En tout cas, ma mère a un Iphone 5. Pfff, mon père a un un
Ipad, pis à la maison, le Iphone 5, c’est moi qui l’a… Nanananana!».
Pour en savoir plus sur la génération Bip,
observez les enfants âgés de huit à onze ans de votre entourage. Si vous ne relevez
aucune de ces caractéristiques, vous pourrez venir me dire que je suis dans les
patates. Mais, je vous jure, ce que je vous raconte, ce n’est pas de la bullbip.
Tellement ! Ça ressemble à chez nous ça !!! :-)
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