Il y a des paroles qui ont
plus de poids que d’autres. Des paroles émouvantes et d’autres, malgré toute la désinvolture
charmante avec laquelle elles sont prononcées, affolantes. En début de semaine,
Raph a brillé dans la deuxième option. Déchirés nous étions, mon amoureux et
moi, entre un sentiment de “Onnn, c’est donc ben cute” et de “T’es-tu
MA-LA-DE!?”.
Ça s’est passé à l’heure du
dodo. L’heure des câlins et des mots doux. En m’enlaçant tendrement, il m’a
tout bonnement demandé à quel âge il quitterait la maison. J’ai ri, lui
confiant qu’il était beaucoup trop tôt pour penser à ça. Et, comme ça, spontanément,
il a lancé un chiffre dans l’univers. Ce chiffre s’est avéré être le 42. 42
ANS? J’ai rétorqué:
“Ben voyons donc Raph?
- Mais maman, je veux rester avec vous très
longtemps.”
Bon, ok, on prend une grande
respiration et on relativise. La bonne nouvelle là-dedans, c’est que Raph doit
vraiment se sentir bien à la maison pour vouloir rivaliser avec Tanguy. La
moins bonne, c’est qu’on ne veut pas ça. Mais vraiment pas! Ni pour lui, ni pour nous. Imaginez la gueule
de ses conquêtes:
“Alors, on va chez toi ou chez moi?
- Ben, on peut aller chez mes parents.
- …”
Et, je me vois tellement mal
croiser cette dite conquête au sortir de ma chambre avec mes dents dans les
mains. JAMAIS de la vie!
De toute manière, mon Tanguy
en devenir à bien le temps de changer d’idée. D’ailleurs, je suis convaincue
que l’envie de quitter le nid familial lui prendra plus vite que je n’ose
l’espérer. Mon petit doigt me dit même que dans 2-3 ans, en pleine crise
d’adolescence, il nous trouvera nuls mon amoureux et moi. À ses yeux, on sera
les êtres humains les plus affreux de la terre. Ceux qui représentent
l’autorité, les empêcheurs de liberté, les emmerdeurs, les casse-pieds, les
plaies…
Alors, dans un élan de
nostalgie mélancolique, je me rappellerai ce doux moment où Raphy rêvait
encore, candide et vulnérable, de couler plusieurs années heureuses dans la
maison familiale.
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