Dernièrement, mon fils et moi avions
une conversation à propos de son papa. Je ne sais plus trop à quel sujet, mais
toujours est-il qu’à un certain moment, voyant l’enthousiasme de Raph, je lui
ai dit : « Tu l’aimes ton papa, hein ? ». D’emblée, il a
répondu : « Oui, mais je t’aime aussi, maman. ».
Cela m’a fait réfléchir sur le fait
que les enfants de parents séparés ressentent souvent un conflit de loyauté et
ce, même si papa et maman n’ont jamais culpabilisé l’enfant.
Le week-end dernier, mon fils devait
partir chez son papa dimanche matin. Seulement, le samedi, en fin de journée,
il a manifesté le désir de s’y rendre le soir même. Il disait s’ennuyer. Raph a
senti le besoin de me rassurer et de se faire rassurer : « T’es sûre
maman que ça ne te dérange pas ? Tu comprends, ça fait longtemps que je n’ai
pas vu papa, mais si tu préfères que je reste, je resterai ». Sa réaction
m’a rendu triste. On ne peut pas se sentir coupable d’une situation dont nous
ne sommes pas responsables. Encore moins quand on est un enfant.
Mon fils n’a jamais demandé à avoir
des parents qui ne vivent pas ensemble. Or, j’estime que dans la mesure du
possible, ce sont à nous, ses parents, de lui éviter de souffrir à cause de
cela. Évidemment, tout n’est jamais tout à fait noir, ni tout à fait blanc et
il y a les situations inévitables. Par exemple, on ne peut séparer fiston en
deux lors des fêtes de fin d’année. Conséquence : une année sur deux, Raph
ne peut suivre maman, beau-papa et petite sœur à la campagne, où nous avons l’habitude
de célébrer la nouvelle année. Or, Raph est chaque fois un peu peiné. Mais, il
semblerait qu’une nouvelle tradition est en train de s’installer avec papa,
soit celle de partir sous les tropiques à cette période de l’année. Disons qu’il
n’est pas en reste le beau Raph !
Ce qui est bien quand les deux parents
séparés arrivent à s’entendre - pour le bien de leur enfant et le leur aussi, car
entretenir de la hargne envers une personne si proche est épuisant et inutile- c’est
qu’on peut faire des compromis. Le papa de Raph et moi acceptons régulièrement
de prolonger ou raccourcir un séjour chez l’un ou chez l’autre afin de
permettre à ce dernier de profiter d’une fête familiale ou tout simplement,
parce que c’est ce dont Raph a envie.
Tout ça pour te dire, mon fils, que de
l’amour tu as le droit d’en avoir pour tout le monde et que tu n’as pas à te
ranger dans un camp ou dans l’autre. Nous formons une grande famille recomposée
où tu n’as jamais à te sentir redevant envers qui que ce soit. Tant et aussi longtemps
que ta naïveté d’enfant t’habitera, ta seule responsabilité consistera à exprimer
tes émotions afin que nous, les adultes qui t’entourons, puissions veiller sur
ton bonheur.
À l’heure actuelle, tu patauges dans l’océan
avec ton papa. Je n’ai pas encore eu la chance de t’emmener en voyage par
avion, mais cela ne nous a pas empêchés d’avoir des vacances vraiment bien jusqu’à
présent. D’ailleurs, je tiens à te remercier, car tu démontres toujours une
grande joie lorsque nous partons à l’aventure, même si c’est seulement à
quelques heures de route. Tu as ce don, toi aussi, de ne pas culpabiliser tes
parents en accueillant à bras ouverts ce qu’ils ont de mieux à t’offrir. Cela
démontre que tu es un jeune homme sensible et vraiment intelligent.
Profite bien de ta semaine, car déjà,
jeudi prochain, ce sera la rentrée. Ta dernière année au primaire… Dieu que le
temps passe vite quand on est entouré d’amour de part et d’autre !
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