La belle vague sur laquelle je surfais dans mon dernier
billet a été brisée par les événements malheureux qui se sont déroulés au
Connectitut. Grosse panne d’inspiration. Ou plutôt, dégoût profond. J’ai donc
envie de reprendre là où j’ai laissé. Parce qu’aussi cruel que cela puisse
paraître, la vie continue et je voudrais terminer sur une belle note pour Noël.
Alors, où en étais-je? Ha oui, la fin des mondes. Je me
plais à comparer les épisodes de nos vies à des compartiments. Plus on
vieillit, plus on a besoin de faire de l’espace pour entreposer les expériences
qui s’accumulent. L’amitié, l’amour, le travail, la famille, les épreuves, les
bons moments, l’enfance, la vieillesse, les extases, les souffrances. Chaque tiroir
renferme son histoire.
À l’aube de ses neuf ans, Raph a encore tout à apprendre. Et
à vivre. Peu à peu, les tiroirs s’ajouteront à sa commode. Deviendra-t-il pas
commode? J’espère que non! Blague à part, mon fils a quand même connu sa part
d’embûches malgré son jeune âge. Je pense à la séparation de son père et moi et,
à sa difficulté à contrôler son impulsivité. Pour un gamin, c’est déjà
beaucoup. Heureusement, les séquelles ne sont pas trop importantes.
Contrairement à la plupart des adultes, les enfants pansent
leurs plaies avec désinvolture. Enfin, il me semble. Bien qu’on attribue
l’enfance à l’innocence et la fragilité, vieillir rend l’humain davantage vulnérable.
Rien qu’à penser au courage des enfants malades. L’espoir les animent. Leur
résilience bouleverse.
Ceci étant dit, l’année n’a pas été facile pour tout le
monde. Au risque de me répéter, Raph a perdu son papi. Raph a aussi commencé à
prendre de la médication pour l’aider à contrôler ses émotions. Deux tiroirs de
plus pour mon fils. Un de plus pour les proches de son papi. Et, comme je
disais dans la fin des mondes I, il ne faut pas négliger les bonnes nouvelles
de 2012. Comme l’arrivée de mon amoureux: Nous sommes maintenant trois à
la maison. Selon les superstitions, 2013 serait porteuse de malheur. Je suis
persuadée du contraire. Accrochez-vous, le meilleur est à venir! On s’en
reparle en décembre prochain.
Au fil des ans, mon tiroir à épreuves ne m’a pas totalement désillusionnée.
Je n’ai jamais cessé de croire au pouvoir des flèches de Cupidon. À quoi ça m’aurait
servi de me cantonner dans mon pessimisme? Il faut voir le beau côté des
choses. D’une relation précédente, j’ai reçu le plus beau cadeau: Un enfant en
santé. En ouvrant mon tiroir de l’amour, je peux me réjouir d’avoir reçu un réconfortant
coup de foudre il y a trois ans de cela. Parce que mon petit cœur souhaite que
ça dure, mon tiroir à espérance veut rester ouvert aussi longtemps que possible.
Tiens, je sabote volontairement le système coulissant pour le garder ouvert à
l’infini. Chéri, mon précieux! Dans mon
tiroir de la famille je découvre des parents aimants, des frères exceptionnels
et des proches uniques. Le bilan de ma commode ne serait pas complet si je
passais sous silence le tiroir de l’amitié. Mes amies, mes chères amies!
Prescilla, Mélanie, Josianne, Véro, Nadia, Catherine, Joëlle, vous êtes une
richesse.
Vendredi dernier, la tragédie aux État-Unis est venue me
foudroyer. Si bien que je souhaitais la fin de ce monde. J’étais sous le coup
de l’émotion. Certes, une cellule du monde dans lequel nous vivons déborde
d’atrocités. Seulement, ne fermons pas les yeux sur ses beautés. Celles dont on
est témoin tous les jours, mais sur lesquelles nous levons le nez par manque de
temps, individualisme, intolérance. En cette période des Fêtes, faites le test.
Portez attention aux attraits du quotidien. Chaque jour, à tout moment, la
bonté se manifeste. Suffit de penser à la Guignolée, aux nombreuses œuvres qui
se mobilisent pour une grande variété de causes, aux collectes de fonds. Suffit
aussi de regarder autour de soi pour constater qu’un itinérant est gratiffié
par un passant. Que des voisins s’entraident. Restez attentif aux gestes de
sympathie qui vous entourrent. Ne gaspillez pas votre énergie à vous indigner de
la laideur. Pas en cette période des Fêtes.
En terminant, j'ai envie de dire aux misérables de ce monde de cesser de vidanger leur colère sur l'humanité. Accordez-vous une trêve. Surtout, fichez la paix à nos enfants.
Joyeux Noël!