vendredi 14 décembre 2012

La fin des mondes


 « 2012 sera une année d’attente ». C’est ce qu’on m’avait dit en début d’année. Qui ça? Je ne vous le dirai pas, car certains d'entre vous trouverez le moyen de vous moquer de ma source. Pourtant, cette source pas-si-fiable-que-ça n’avait pas tout à fait tort. Maintenant que 2012 a élaboré sa stratégie, on dirait qu’elle s’apprète à dévoiler son grand jeu pour 2013… Si on se rend jusque là.

Le 21 décembre, on annonce la fin du monde. Une affaire de planètes mal alignées ou de champ magnétique inversé ou quelque chose du genre. Quoi qu’il en soit, si la prédiction s’avérait fausse, une vérité subsistera : 2012 a marqué la fin de grandes choses pour des personnes de mon entourrage. Des conclusions heureuses, d’autres tristes. J’ai baptisé cette réalité : la fin des mondes. 

Le grand voyage

J’en ai peu, voire pas du tout, parlé. Ça été fulgurant. Ça m’a profondément attristée. Le 16 août dernier, Raph a perdu son papi. Comme ça, sans trop avertir, il a décidé de partir pour son grand voyage. Un départ inattendu, à l’image de l’homme qu’il était : Passionné, fougueux, enflammé. Drôle de manière de qualifier un décès me direz vous. Peut-être, mais ce que je veux dire, c’est que Jean-Louis était un homme entier. Il ne faisait pas les choses à moitié. Et, c’est ce qu’il a fait jusqu’au bout. Il aimait ses proches ardemment. Il donnait passionnément. Fallait voir son air de fier gamin quand il le faisait. Il était satisfait de vous savoir satisfait. C’est tout ce qui comptait.

Raph ne parle presque jamais du décès de son papi. Est-ce là le fruit de la pudeur ou de sa naïveté d’enfant? J’opte pour le deuxième choix. Réjouissons-nous du fait que cette perte ne l’ait pas trop affecté. Du moins, en apparrence. Ce qui n’a pas été le cas pour tout le monde, bien sûr. D’ailleurs, à l’approche des fêtes, j’ai une pensée pour sa mamie, sa tatie (Et son conjoint) et son papa. Le petit Raph sera votre étincelle de Noël. Faites la briller de tous ses feux. Ainsi, on pourra sentir sa chaleur jusqu’au ciel.


Lentement mais sûrement

C’était notre philosophie en début de relation. On ne s’est pas tellement écouté. On a fait ça vitement et précairement. Ce qui a eu pour conséquence que mon amoureux et moi avons connu notre lot de moments disons, plutôt compliqués. Mais, on s’est pas lâchés pour autant. On ne s’est même pas éloignés. Juste un peu, mais suffisait de se mettre sur la pointe des pieds et aussitôt on était à portée de vue. Il faut croire que ce sont les sentiments profonds qui font ça. Trois années se sont passées et mon amoureux et moi vivons ensemble. Et, avec Raph, bien entendu. Plus excitant encore, nous sommes maintenant propriétaires de notre nid. Comme quoi l’attente en valait la chandelle.

Nous interrompons ce moment de joie pour vous annoncer que…  

Le monde est fou

Pendant que je suis égoïstement en train d’écrire ces quelques lignes sur mon petit bonheur, des tragédies innommables se produisentt. Celles dont on entend plus ou moins parler dans notre quotidien occidental et celle de 22 enfants qui viennent de perdre la vie dans une tuerie aux Etats-Unis. Je suis complètement retournée. J’ai pris quelques secondes pour aller pleurer la laideur du monde à la salle de bain. 

Vraiment. 

Je n’ai plus d’inspiration. 

Pourtant, lorsque j’ai commencé à écrire ce billet, j’étais emplie d’espoir. 

Une bouffée d’enthousiasme radicalement étranglée.

C’est la fin de l’innocence

La fin de la liberté

La fin de la quiétude

Quand on est rendu à tuer nos propres enfants. À tirer en fou sur l’avenir de notre société, c’est visiblement la fin du monde. Qu’est-ce qu’on est en train de devenir?

Pour Noël, souhaitons-nous la fin de ce monde…


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