Depuis
décembre dernier, je n’ai rien eu à écrire sur les pages du Monde selon Raph.
J’y ai souvent pensé, mais je n’ai rien trouvé. Pas que fiston ait été sur le
neutre tout ce temps-là, mais il n’y avait rien d’assez convaincant pour me
pousser à sortir le clavier. Cela m’amène à me poser certaines questions. C’est
lui qui n’est plus inspirant (Ce serait plutôt étonnant) ou c’est moi qui ne
suis plus inspirée ? Est-ce un mélange des deux ou encore l’arrivée de bébé qui
expliquerait ce silence ?
Il
suffit parfois d’un tout petit rien -ou d’un grand coup de poing en pleine
gueule/coeur- pour perdre ses illusions. J’en sais tellement quelque chose,
mais bon, ça c’est une autre histoire. Or, si je m’en tiens à Raph, force est
d’admettre qu’il n’est plus l’enfant émerveillé, mais tout aussi merveilleux,
qu’il a déjà été. Peu à peu, il devient un ado et il lui faut plus qu’une glace
au chocolat pour voir ses yeux s’écarquiller. À moins que je ne sois plus aussi
sensible à ses élans d’enfant ?
Moi
aussi je vieillis. Ces jours-ci, je m’en rends particulièrement compte. J’encaisse
les épreuves différemment. Ne partez pas en peur, je ne nage pas en pleine
déprime, mais vous savez, les vicissitudes de la vie... Pourtant, je suis plus
zen que je ne l’aurais été 10 ans auparavant. Je suis capable de faire la part
des choses et de regarder les problèmes plus lucidement.
En
est-il de même pour Raph ? Je veux dire, aborde-t-il ses problèmes d’enfant plus
rationnellement ? Ce qui expliquerait pourquoi j’ai moins d’histoire de crises
de bacon dans l’allée du supermarché à raconter ou moins de phrases embarrassantes
du genre : « Maman, est-ce que la madame est folle ? » à
partager.
D’histoire
en histoire, j’ai compris que le prince charmant n’existe que dans les contes
de fée. Raph a-t-il compris que jamais un super héros ne viendra le défendre
dans la cours d’école ?
J’ai
aussi appris que les relations sont en mouvement. Des gens viennent et vont
dans notre vie selon l’époque. Quant à Raph, sait-il déjà que le jour n’est pas
si loin où il ne verra plus ses petits copains du primaire ?
À
41 ans, je sais plus que jamais que la confiance se mérite, le mensonge est
laid, l’intégrité paie toujours et le manque de loyauté blesse. À 11 ans, Raph
connaît maintenant la différence entre le bien et le mal. Il a appris qu’il
doit assumer ses erreurs, demander pardon et pardonner en retour.
Serait-ce
la fin de l’innocence ? J’en sais trop rien. Quoi qu’il en soit, j’ignore
combien de temps encore le Monde selon Raph restera silencieux. En est-il aux
mots de la fin ? Peut-être, à moins que cette naïveté qui s’effrite lentement
ne cède sa place à d’autres histoires… À surveiller bientôt peut-être dans un
blogue près de chez vous : Mari-l’innocence. J
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