mardi 16 avril 2013

On naît en poudre et on le redeviendra


Il y a des sorties beaucoup moins réjouissantes que d’autres. Comme aller au salon funéraire. C’est malheureusement l’activité à laquelle mon amoureux a dû s’adonner dimanche. Ça tombait tellement mal. Pour une fois que le printemps s’était décidé à jouer au printemps cette année. Mais, ce genre d’événement ne se commande pas. On ne choisit ni quand, ni comment on mourra. Quoi que, oui, certaines personnes s’imposent ce choix. Je pense à ces jeunes, victime d’intimidation, qui en sont venus à cette triste conclusion. Je pense à eux et à tous les autres malheureux qui n’ont trouvé d’autres alternatives pour mettre fin à leur souffrance.  Pourquoi suis-je si morose? Probablement à cause de l’odeur de mort inutile qui plane sur notre société. Surtout, je songe à ce petit bonhomme de 8 ans venu encourager fièrement son papa au fil d’arrivée du marathon de Boston et qui y a laissé sa vie. Huit ans… À peine plus jeune que mon Raph. 

À-travers cette désolation, on arrive toujours à décrocher un sourire, surtout quand Raph s’en donne à cœur joie dans les images naïves. À son retour du salon funéraire, mon amoureux a eu droit à toute une série de questions. La mort est intriguante pour un enfant :

- Hé Max, est-ce que tu as vu ton ami?
- Euh, non Raph, il est mort.
- Ha ok. Et, est-ce qu'ils l'ont mis en poudre?
- Tu veux savoir si on l'a incinéré?
- Ben, est-ce qu'ils l'ont brûlé et mis dans une boîte?
- Oui, c'est ça.
- Ben c'est ça, ils ont mis ton ami en poudre.

C’est une manière de voir les choses…

  

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