vendredi 11 avril 2014

Raphy

Il y a des paroles qui ont plus de poids que d’autres. Des paroles émouvantes et  d’autres, malgré toute la désinvolture charmante avec laquelle elles sont prononcées, affolantes. En début de semaine, Raph a brillé dans la deuxième option. Déchirés nous étions, mon amoureux et moi, entre un sentiment de “Onnn, c’est donc ben cute” et de “T’es-tu MA-LA-DE!?”. 

Ça s’est passé à l’heure du dodo. L’heure des câlins et des mots doux. En m’enlaçant tendrement, il m’a tout bonnement demandé à quel âge il quitterait la maison. J’ai ri, lui confiant qu’il était beaucoup trop tôt pour penser à ça. Et, comme ça, spontanément, il a lancé un chiffre dans l’univers. Ce chiffre s’est avéré être le 42. 42 ANS? J’ai rétorqué:

“Ben voyons donc Raph?
- Mais maman, je veux rester avec vous très longtemps.”

Bon, ok, on prend une grande respiration et on relativise. La bonne nouvelle là-dedans, c’est que Raph doit vraiment se sentir bien à la maison pour vouloir rivaliser avec Tanguy. La moins bonne, c’est qu’on ne veut pas ça. Mais vraiment pas!  Ni pour lui, ni pour nous. Imaginez la gueule de ses conquêtes:

“Alors, on va chez toi ou chez moi?
- Ben, on peut aller chez mes parents.
- …”  


Et, je me vois tellement mal croiser cette dite conquête au sortir de ma chambre avec mes dents dans les mains. JAMAIS de la vie!

De toute manière, mon Tanguy en devenir à bien le temps de changer d’idée. D’ailleurs, je suis convaincue que l’envie de quitter le nid familial lui prendra plus vite que je n’ose l’espérer. Mon petit doigt me dit même que dans 2-3 ans, en pleine crise d’adolescence, il nous trouvera nuls mon amoureux et moi. À ses yeux, on sera les êtres humains les plus affreux de la terre. Ceux qui représentent l’autorité, les empêcheurs de liberté, les emmerdeurs, les casse-pieds, les plaies…

Alors, dans un élan de nostalgie mélancolique, je me rappellerai ce doux moment où Raphy rêvait encore, candide et vulnérable, de couler plusieurs années heureuses dans la maison familiale.

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